La Compagnie des Alpes :
l’innovation au service de la transformation

C’est avec Anthony Lathière, Responsable marketing et digital au sein de la division domaines de montagne de la Compagnie des Alpes que nous avons échangé autour de leurs enjeux de transformation. Entre analyse de données et diversification, comment l’innovation est-elle un levier pour cette entreprise qui tend à transformer profondément son parcours client et son approche digitale.

La Compagnie des Alpes ce sont deux métiers historiques, l’exploitation de douze parcs de loisirs en France et à l’étranger (Parc Astérix, Walibi, Le Futuroscope…) et l’exploitation de domaines skiables au travers de dix sociétés de remontées mécaniques portées par de grands territoires comme La Plagne, Les Arcs, Val d’Isère, Tignes, Grand Massif, Les Menuires, Méribel, Serre Chevalier.

Le Groupe s’est progressivement développé sur de nouveaux métiers comme l’hébergement et la distribution au travers de filiales spécialisées : des expertises au-delà de ses métiers traditionnels, pour « faire le mieux ce qui compte le plus ».

Fortement ancrée dans ses territoires d’implantation, la Compagnie des Alpes développe avec ses partenaires, et grâce à ses 5000 collaborateurs, des projets engagés, innovants et responsables, à l’opposé de concepts standardisés.

» Le Village by CA des Savoie, c’est l’open innovation dans son sens le plus large ! »

 

Le Village by CA des Savoie : Pour débuter nos échanges, pouvez-vous nous donner votre définition du terme « transformation des entreprises » et nous dire quels sont les enjeux de transformation pour la compagnie des Alpes ?

Anthony Lathière : Il est vrai que l’on met beaucoup d’éléments derrière le mot transformation. Selon moi, et avec le prisme de mon métier, la transformation est principalement portée par le digital. Même si ce n’est pas l’unique composante de la transformation au sein de la Compagnie des Alpes. Nous sommes face à des consommateurs qui ont de nouveaux usages du digital, de nouveaux besoins, de nouveaux modèles de consommation. La transformation des entreprises, c’est justement faire face à cette digitalisation et de se positionner au plus proche des clients pour répondre à ces besoins.

La Compagnie des Alpes est sur un secteur d’activité qui est en pleine mutation. Nous sommes face à des enjeux climatiques, de renouvellement de clientèles, de nouveaux usages et de nouveaux besoins touristiques. La transformation doit, à la fois, s’ancrer dans la diversification des activités et services, mais aussi très fortement sur le volet digital. Et c’est ce sur quoi nous travaillons actuellement à la Compagnie des Alpes. La démarche de transformation globale passe par, d’abord, une vision technologique où nous repensons tous nos outils, où nous revoyons tous nos parcours clients. Quand nos clients arrivent à la montagne, il y a un décrochage technologique assez fort. Même si nous parlons de recherche de déconnexion lors de séjours à la montagne, il n’en est pas moins vrai que nous ne déconnectons jamais totalement et les codes digitaux dont nous avons l’habitude dans notre quotidien nous souhaitons les retrouver en vacances. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous travaillons sur ces projets de transformations.

VBCA : L’innovation est un choix stratégique pour mener à bien ces transformations ? Et quelle place tient-elle dans les grands projets que vous menez ?

A.L : Oui c’est un grand chantier stratégique, qui a longtemps été laissé de côté. Notre activité historique est l’exploitation de remontées mécaniques, d’en assurer la sécurité et l’entretien et de vendre des forfaits de ski. C’est finalement un périmètre assez restreint face à un écosystème touristique très large. Mais rien que sur ce périmètre, il y a beaucoup d’enjeux et de choses à faire. Nous nous sommes toujours concentrés sur des processus très industriels : de meilleures remontées mécaniques, moins de pylônes… Tout le volet expérience client, parcours d’achat a besoin d’une forte accélération et c’est pour ça que l’enjeu de l’innovation est stratégique. Nous devons aller au-delà du ski et proposer de nouveaux services, de nouvelles activités pour permettre aux personnes venant en séjour d’aller plus loin dans leur expérience.

Suite à un programme d’écoute client sur chaque item du parcours client, de la recherche d’un séjour jusqu’au retour à la maison, mené il y a 2 ans, nous avons pu constater que nos notes étaient plutôt bonnes. Mais pour tendre vers l’étape suivante, c’est-à-dire « l’enchantement », il nous manque encore un espace assez important à travailler. Et c’est là justement que nous travaillons, sur ces modèles d’innovation et de transformation, sur le petit scope qui est le nôtre et qui, on l’espère, va être un levier important, tant pour gagner en fidélité, qu’en connaissance client. La connaissance client est la clé pour bien mesurer leurs besoins. Est-ce qu’ils veulent aller plus vite en haut d’un sommet ? Ou juste pouvoir contempler les meilleurs paysages ? Il y a un potentiellement gap entre le produit que nous proposons et le besoin réel du client. Ce sont tous ces sujets que nous devons travailler pour se projeter dans les 10, 15, 20 années qui vont venir.

VBCA : Comment l’innovation est-elle organisée et utilisée au sein de vos projets de transformation ? 

A.L : Aujourd’hui nous avons la chance d’être un groupe qui opère sur plusieurs domaines. Ce qui nous permet d’avoir une vision large et exhaustive et de posséder un scope très large de data. Et c’est peut-être là notre défaut d’arrogance, car la data n’est pas suffisante pour aller sur de l’innovation. Je fais le lien assez simplement avec notre partenariat avec le Village by CA des Savoie, car il est important d’ouvrir nos regards, nos visions et de trouver les partenariats qui permettent d’accélérer sur ces initiatives et ces projets d’innovation.

Il n’y a pas si longtemps que ça, on disait « on veut innover, on va faire une application mobile ». Ce n’est plus vrai aujourd’hui. Le sujet de l’innovation n’est plus sur ces standards, d’autant plus quand nous sommes sur une activité comme la nôtre. Certes, l’aspect technologique est un socle, pour autant il faut le dépasser car sinon nous nous restreignons.

VBCA :  La Compagnie des Alpes est partenaire du Village depuis quelques mois. Quelles opportunités représente-t-il pour vous ?

A.L : Il y a une vraie logique initiale avec un partenaire historique qu’est le Crédit Agricole des Savoie. Mais au-delà, il est intéressant pour nous de nous rapprocher du Village by CA des Savoie, pour justement nous ouvrir et avoir accès au maillage national d’un réseau fort qui nous permet de sourcer au plus large en fonction des besoins, des projets et dépasser nos frontières.

Un deuxième point, c’est aussi être en lien avec des acteurs majeurs du territoire, pouvoir partager avec différentes entreprises, des dirigeants de secteurs variés. Cette notion de collectif, de « groupe entrepreneurial » est essentiel et c’est ce que je trouve puissant au sein du Village. Les échanges, le partage des problématiques participent à l’innovation et nous allons sur des sujets et des projets que nous n’avions pas imaginé à la base. C’est l’open innovation dans son sens le plus large !

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